lundi 7 août 2017

La vie sauvage

Rentrée Littéraire 2017


La vie sauvage,

Thomas Gunzig,
Ed. Au Diable Vauvert, 2017




Mot de l'éditeur :

Bébé rescapé d’un accident d’avion, Charles grandit dans la jungle africaine.
Retrouvé par hasard le jour de ses seize ans et ramené à sa famille, il va découvrir les misères de la civilisation dans une petite ville du nord de l’Europe. La rage au ventre, il mettra tout en œuvre pour retourner d’où il vient et où l’attend l’amour de sa vie.
Un magnifique roman d’amour, classique et drôle, lyrique et cruel, sombre et optimiste.


Dealer : SP Anne&Arnaud




Ma lecture :

A la lecture du résumé, j'étais sceptique mais curieuse. J'ai souvent du mal avec la ligne éditoriale du Diable Vauvert. De quoi allait parler ce roman ? Un remake de Victor, l'enfant sauvage ?

Pas du tout ! Il s'agit de l'histoire abracadabrantesque de Charles. Bébé, il fait partie, avec ses parents, d'un avion qui s'écrase sur le continent africain. Il n'y aura aucun survivant. Sauf le petit Charles, recueilli et élevé par une tribu. Il fait donc ses premiers pas dans la jungle africaine. Loin d'être un enfant sauvage, Cul-Nu, son père adoptif lui apprend la débrouillardise et surtout lui fait lire des encyclopédies et de la littérature classique. Charles n'est pas malheureux et a même une petite amie, Septembre. Mais le jour de ses seize ans, grâce au hasard de photos, on découvre ce jeune européen au milieu de cette tribu africaine. Son oncle le rapatrie en Europe...

Quel changement pour le jeune Charles ! En Europe, tous lui imaginent une vie épouvantable en Afrique, au milieu de la jungle et des guerres. Mais lui ne pense qu'à Septembre et au moyen adéquat pour le retrouver. Contre toute attente, Charles s'adapte bien à sa nouvelle vie : brillant et populaire à l'école, à l'aise avec les nouvelles technologies, .... Il partage la chambre de son cousin qu'il peine à comprendre : même s'il s'intègre bien, le fossé reste grand entre lui et les autres adolescents. Sa vie sociale est factice et il se contente de faire et dire ce qu'on attend de lui, cet enfant sauvage sauvé de la jungle africaine. Lui, tout ce qu'il veut, c'est retrouver son grand  Amour, Septembre...

Va alors commencer un jeu machiavélique où chaque personne est un pion sur son échiquier. Je ne peux pas en dire plus, mais j'ai trouvé l'idée géniale. Le narrateur-personnage, Charles, n'en dit jamais trop, ce qui fait monter un suspens dans de récit assez quotidien. On a du mal à le suivre : on souhaite qu'il s'intègre à sa nouvelle vie, qu'il s'en sorte, mais en même temps, on sent qu'il n'en a pas très envie. Il regrette sa jungle et ne comprend pas le mode de vie européen. On commence peu à peu à comprendre qu'il manigance quelque chose, mais quoi ? Les dernières pages sont extraordinaires !

La vie sauvage est un roman particulier flanqué d'un héros pas vraiment héroïque, Charles. L'auteur démontre que, finalement, notre monde n'a rien à envier au monde de la jungle. Nos sentiments, nos attitudes, nos êtres sont faussés par les conventions, les réseaux sociaux, ... alors que dans la jungle, vivre, c'est être, tout simplement.
Je ne m'attendais pas à ce genre de roman : le but n'est pas d'opposer le mode de vie européen à celui de la jungle, non, le thème principal du roman reste l'amour, l'amour que se portent Charles et Septembre. Que sont-ils prêts à faire pour vivre leur amour ?
Ce fût une belle découverte que je conseillerai à tout lecteur voulant sortir des sentiers battus.




Avis des lecteurs:

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